Préoccupée par les gigaplans du Maroc au Sahara Occidental occupé, la société civile du Sahara Occidental porte plainte lors de la COP28 sur le climat et auprès du rapporteur spécial de l’ONU.
PHOTO : Ahmedna Abdi M'barek, la seule Sahraouie à avoir assisté au sommet sur le climat de cette année.
Depuis deux semaines, le sommet de l'ONU sur le climat à Dubaï se déroule sans représentation formelle du peuple sahraoui.
Le Maroc utilise activement la CCNUCC et les mécanismes climatiques internationaux pour légitimer et obtenir un soutien à son occupation illégale. Dans le même temps, les victimes de l’invasion sont extrêmement vulnérables au changement climatique et exclues des mécanismes visant à minimiser ce risque. Cela a été clarifié par le spécialiste du changement climatique Nick Brooks à Western Sahara Resource Watch.
Un seul Sahraoui connu a participé à l'événement cette année, le juriste Ahmedna Abdi M'barek, membre du groupe de la société civile Sahrawi Ecosocial Network. Il a réussi à obtenir une accréditation pour accéder au sommet auprès d'une organisation non gouvernementale européenne.
«Les projets énergétiques du Maroc dans le territoire occupé n'ont pas obtenu l'accord du peuple sahraoui et servent à entretenir et accroître le pillage des ressources naturelles du territoire», a déclaré Ahmedna Abdi M'barek.
Il a déjà assisté à une COP et a observé à deux reprises comment le Maroc fait preuve de mauvaise foi dans les négociations sur le climat en embellissant l’occupation illégale. M’barek a également pu partager cette préoccupation avec des représentants de divers États membres.
«Le problème récurent, c'est que la CCNUCC légitime pratiquement l'occupation en permettant au Maroc de rendre compte de ses projets en territoire occupé», a-t-il déclaré.
M’barek fait partie d’une campagne menée par un réseau de jeunes Sahraouis qui se sont engagés à sensibiliser à la situation injuste à laquelle le Sahara Occidental est confronté lorsque l’organisme des Nations Unies autorise de telles pratiques.
«Notre réseau témoigne de l'intérêt croissant de la jeunesse sahraouie à s'engager dans la cause et à mettre en lumière les sales pratiques d'écoblanchiment du Maroc et de ses entreprises partenaires», a déclaré M'barek.
Son groupe a également publié une vidéo de l'une des principales défenseuses sahraouies des droits humains en territoires occupés, Elghalia Djimi. «C'est un appel à ceux qui participent et organisent la COP28», a déclaré Elghalia Djimi. «Je vous demande de soutenir le peuple sahraoui».
Au moment où débutait la COP28, le 30 novembre 2023, les groupes sahraouis ont répondu à une invitation ouverte du Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans le contexte du changement climatique, M. Ian Fry, en soumettant un rapport sur les projets et entreprises présentes dans le secteur renouvelable auprès du gouvernement marocain sur le territoire occupé.
La proposition conjointe a été envoyée par 15 organisations sahraouies et quelques associations espagnoles de solidarité.
«Le cadre sur les entreprises et les droits de l'homme est utilisé pour blanchir les projets menés sur les terres occupées et l'occupation elle-même, signés avec le gouvernement du pays voisin du Sahara Occidental, le Maroc», ont écrit les organisations.
Le rapport cite spécifiquement des projets controversés dans le territoire occupé entrepris par des entreprises telles que Enel, Siemens Gamesa, General Electric, Voltalia et Engie.
La COP28 à Dubaï est la quatrième COP à laquelle des Sahraouis participent – ou tentent de participer. Le participant de cette année, M’Barek, a également participé à la COP27 au Caire, aux côtés d’un compatriote. la militante Asria Taleb a participé à la COP26 à Glasgow 2021. Lors de la COP22 en 2016 à Marrakech, la vice-présidente du Parlement panafricain, la représentante sahraouie Suelma Beirouk, a été expulsée du Maroc à son arrivée dans le pays, bien qu'elle soit dûment accréditée
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Comment peut-il être mauvais de développer les énergies renouvelables, dans un monde qui a désespérément besoin d'une transition verte ? Au Sahara Occidental, les problèmes sont nombreux.
Alors que les dirigeant·es, les entreprises et la société civile du monde entier se réunissent pour des négociations sur le climat à Dubaï, un peuple reste pratiquement non représenté.
La république du Sahara Occidental exprime le souhait d'être incluse dans la gouvernance climatique dirigée par l'ONU.
Voir le document d'accréditation de la Vice-Présidente du Parlement panafricain ici.